Universitaire rémois,
Guillaume Polidori est un passionné de peinture,
ce qui l'a conduit à intégrer le
Salon Orange.
En qualité d'exposant, il était donc présent au vernissage de l'exposition qui se tient jusqu'au 13 juin
au Conservatoire à rayonnement régional de la
Ville de Reims, rue Gambetta.
Il est indigné :
« La direction du Conservatoire a décidé de retirer des murs deux toiles de l'exposition ;
l'une est de
Jacques Anglade, un peintre du salon Orange à qui cette exposition rendait hommage,
et l'autre est de moi. »
Association de parents d'élèves Étonné par cette décision, il a demandé les raisons de cette « censure » à la direction du Conservatoire :
« La responsable de la communication m'a dit que cette décision avait été dictée
par une association de parents d'élèves et qu'elle craignait les manifestations à venir de ladite association
si les toiles n'étaient pas retirées. »
Il faut préciser que le point commun à ces deux toiles est la nudité :
« Nous sommes pourtant au XXIe siècle, dans un établissement d'enseignement artistique musique et danse ! »
s'étonne
Guillaume Polidari.
Colette Lahrantec, présidente du
salon Orange confirme :
« Je me suis battue avec les autorités à ce sujet et ils ont accepté que je raccroche les deux tableaux
uniquement pour le jour du vernissage. Je suis désolée pour cet artiste ! »
Bernard Bourges, commissaire d'exposition, ne peut que confirmer :
« Les nus d'
Anglade et de
Polidori ont été retirés.
Je regrette que ce paramètre n'ait jamais été évoqué au préalable,
chacun dans ce cas pouvant alors décider d'exposer ou non
et je regrette également qu'il n'existe à
Reims aucun lieu d'exposition. »
Le directeur du Conservatoire, Vincent Dubois, rappelle :
« Nous sommes très heureux d'accueillir des expositions dans le CRR.
Cela constitue une richesse pour l'établissement, l'ensemble des usagers et les artistes qui le fréquentent. »
Mais il ajoute :
« Parmi ces usagers, beaucoup d'enfants âgés de 6, 7, 8, 9 ans et plus passent régulièrement,
deux fois par semaine au moins, dans ce lieu et effectivement,
nous ne souhaitons pas y exposer des toiles contenant des nus décrits aussi explicitement.
Ce propos corrobore le point de vue de nombreux parents d'élèves et de professeurs. »
L'Union - 7 juin 2009