Il est un peu compliqué, parfois, de comprendre la vie des médicaments.
La semaine dernière, on a ainsi appris que le groupe pharmaceutique
britannique GSK avait décroché une autorisation de mise sur le marché
de son médicament antiobésité, qui sera le premier traitement de ce
type disponible sans ordonnance dans l’Union Européenne.
Allégée.
Le médicament s’appelle Alli. Mais voilà, hier (il y a dix ans), il s’appelait
Orlistat (ou Xenical) et il était vendu sur ordonnance par le laboratoire
Roche, dans sa version 120 mg. En février 2007, GSK avait signé un
accord avec Roche pour commercialiser en vente libre la version allégée
du produit, sous la forme de 60 mg.
Qu’en déduire ?
Sur le Net, les réactions n’ont pas manqué. «Pourquoi ce changement ?
Même dosé à 120 mg, cela n’a pas marché sur moi, alors pourquoi cela
marcherait avec un dosage diminué de moitié ? Les médecins ne
prescrivent peut-être pas assez ce produit…» dit une internaute.
Une autre : «L’Orlistat présente des effets secondaires et des risques
pour les personnes présentant certaines pathologies. Sans prescription
médicale, les risques sont accrus.» Une autre, encore : «Il y a un truc
qui m’échappe. L’Orlistat 120 mg continuera à être délivré sur
ordonnance, mais l’Orlistat 60 mg, dit Alli, sera en vente libre.
La posologie de l’Alli est de 3 capsules par jour. Mais si les consommateurs
en prennent 6 par jour…» Réactions de bon sens.
Tabac.
Le principe de cette molécule est d’agir sur le système digestif, et non sur
le système nerveux central. Alli permettrait d’empêcher l’absorption d’un
quart des graisses avalées au cours d’un repas. Aux Etats-Unis, Alli fait
un tabac : il est délivré dans un élégant pack contenant un guide de
l’alimentation saine, un compteur de calories et un journal de conseils.
Avec une publicité télévisée reposant sur le témoignage d’un pharmacien
de 48 ans : «J’ai commencé à prendre Alli en juin 2007. En mai 2008, j’avais
perdu près de 15 kilos, et depuis je ne les ai pas repris. Ce que j’aime,
c’est que j’ai dû repenser mon alimentation, car l’un des effets secondaires,
c’est que les utilisateurs peuvent souffrir d’une soudaine nécessité d’aller aux
toilettes s’ils mangent trop de gras tout en prenant le médicament.»
Certes… Faut-il rappeler que Sanofi-Aventis avait dû tirer début novembre un
trait sur son médicament antiobésité soupçonné, lui, d’entraîner des
troubles psychiatriques ?
:BOBO: